(parce que tu es la princesse ?)

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La méprise, le mépris

18423e jour, par JeChanteSouvent

Je ne me crois pas au centre du monde − contrairement à ce qu’on m’a si souvent reproché − je suis juste au centre de ce monde singulier qui étend son île simple à travers moi et alentour. Je présume qu’il en est de même pour chacun d’entre vous : chacun au centre de cette île.

Chaque autre est aussi seul et roi que vous − à lui-même son unique sujet.

Il est malheureusement très commun de considérer les autres comme des piétons piétinant votre île plutôt que comme des rois en ambassade.

Je ne suis pas irréprochable. J’ai commis toutes sortes d’atrocités : par négligence, épuisement, ignorance, volonté de bien-faire, peur, courage... (d’ailleurs, jugez-moi pour ces actes, je réparerai ce que je pourrai − sinon oubliez-moi !)

Depuis mon enfance, j’ai aussi été condamné pour certains rêves, pensées et songeries. Par exemple, j’ai toujours réfléchi au lieu de croire. Comprenez bien ! Je n’ai pas pensé parfaitement, loin s’en faut : j’ai souvent réinventé ce qui existait déjà, ou déduit-à-l’envers (ce qui me fait dire pour m’excuser, « je ne suis pas très logique » − et je le dis en gardant bien pour moi que logique veut dire beaucoup d’autres choses qu’analytique ou raisonnable. Pour faire court, j’en reste à l’acception courante en prévenant : « je ne suis pas très logique ». Mes interlocuteurs sont rassurés).

Mais la pire méprise a été le fait de certains acteurs d’une socioculture de benêts  : dans la  famille, à l’école, au travail, et autres administrations, et parmi les femmes que j’ai aimé : J’ai inventé mille formes qui furent négligées, incomprises, inutilisées, méprises en un mot. Je ne peux le reprocher à personne, c’était à moi, paraît-il, de prendre ma place et de m’imposer. On me l’a bien souvent rappelé mais comment l’aurais-je pu  ? Et de quel droit  ?

Pour finir, car ce fut souvent ainsi que les choses se conclurent, ceux qui m’approchèrent et me croisèrent, après s’être mépris sur moi, finirent par me mépriser.


Logo  : « L’Esphere du Monde », Oronce Fine, 1549


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